Secrets de photographes
Pierre Couderc







Boîtier : 24 X 36 PENTAX MX
Objectif : K 100 mm macro f 4 - PENTAX
Focale : 100 mm
Temps : 1/125
Ouverture : f/8
Film : inversible "élite" 100 iso
Eclairage : lumière naturelle
Scanner : Epson perfection 1200 PHOTO pour le scan de la diapo
Logiciel : Photoshop Le



             Le Machaon est l'un des plus beaux papillons diurnes européens avec son cousin le Flambé. Sa chenille vit sur l'anis, le fenouil, la carotte. Ce papillon dont les individus ne sont jamais très nombreux, a tendance à se raréfier : une seule génération par an. La chrysalide hiberne. Préparation du sujet : Ce spécimen, issu d'un élevage de chenilles qui arrivait à son terme, était né depuis quelques minutes seulement lors de la prise de vue. Ses ailes étaient encore humides et pas tout à fait rigides. On peut d'ailleurs le constater en examinant les pointes des ailes postérieures qui sont encore molles et donc recourbées, et ne constituent donc pas un défaut de l'animal. Dans ces conditions, le papillon est peu farouche, lent, incapable de voler, mais sa surface est sans défaut, ce qui devient idéal pour le photographe. J'en ai profité pour le disposer précautionneusement et soigneusement (en le titillant, il marche sur vos doigts et vous pouvez le déplacer sans toucher bien sûr à ses ailes particulièrement fragiles) sur des œillets de poètes qui ornaient mon enclos.

             Le but ici était d'obtenir une image esthétique, assurant un bon mariage des couleurs et mettant en valeur la texture, la couleur et la variété des motifs du papillon. Je précise cependant que je suis un photographe de nature et que la plupart du temps je photographie l'animal dans son milieu sans aucun artifice. J'en profite pour dire ici de ne pas mettre les insectes dans un réfrigérateur pour les engourdir. Le risque de rencontres inopinées, la difficulté d'approche, les contraintes techniques et le risque de photo ratée disparaissent et enlèvent finalement plaisir et spontanéité. Enfin, les insectes meurent souvent après un passage au réfrigérateur, leurs pattes raidissent et on reconnaît facilement les postures peu naturelles d'insectes disposés sur des fleurs. Et puis... si on vous mettait 10 minutes en chambre froide ?

             La prise de vue a eu lieu un matin d'été, vers 10 h avec un soleil caché par des nuages qui diffusaient une lumière agréable. Nul besoin de réflecteurs ou de flashs, la lumière douce étant suffisante pour choisir le bon couple vitesse/ouverture.

             Une ouverture à 8 était nécessaire et suffisante pour assurer la profondeur de champ montrant des ailes nettes étalées pratiquement à l'horizontale. La vitesse de 1/125ème de seconde évite le flou de bougé, moyennant quelques précautions (appuis, souffle retenu...). J'ai procédé d'abord à quelques essais en testant la profondeur de champ et en approchant doucement avec l'appareil pour déterminer le cadrage et le grossissement. Ensuite, il ne reste plus qu'à se rapprocher du sujet jusqu'à atteindre la zone de netteté (distance et diaphragme préréglés et aussi vitesse sur un appareil semi-automatique) et à déclencher au bon moment. Bien sûr, il est recommandé de faire plusieurs vues, le risque de flou restant important vu la faible profondeur de champ en photographie rapprochée (6 cm environ pour un grossissement de 0.3).