Secrets de photographes
Gérard Desroches







Boîtier : Olympus E10
Pied : Manfrotto 055B, tête 168
Focale : 34 mm (équivalent 130 mm env. en 35 mm)
Temps : 1/125
Ouverture : f/2.8
Sensibilité : 80 iso
Filtres : Magenta léger, Bonnette +2 dioptries
Matériel d'éclairage : Lumière du jour + projecteur de diapositives Leica 250 W
Logiciel : Photoshop 6
Autres : Masques dans caches diapositives sous verre, Télécommande E10 et déclencheur souple pour le F4
(Photo identique faite avec Nikon F4 + Micro-Nikkor 55 mm; film Sensia II; 1/30 à f/4)



             Cette image est extraite d'une série intitulée "Variations en minéral". Il s'agit d'une petite partie d'une dalle de verre de 25x25 cm, comportant des inserts de pâte de verre, œuvre originale d'un maître verrier alsacien, photographiée à une distance d'une vingtaine de centimètres. On la voit ci-contre devant un mur de pierre, en lumière naturelle en plein midi; le rectangle blanc en bas à gauche correspond à la partie photographiée.

             Le but du jeu consistait à (tenter de) rendre les effets de matière et de lumière observables sur cette pièce tout en exploitant ses qualités graphiques.

             La difficulté essentielle tenait d'une part aux grandes différences de densité des couleurs allant du bleu profond à la quasi transparence de la partie centrale, et aux différences de matière : verre transparent avec inclusions de bulles et inserts de pâte de verre très matte. L'essentiel de l'éclairage était assuré par un projecteur de diapositives (lampe de 250 Watts, objectif de 120 mm f : 2.5) situé entre 1,5 et 2,5 mètres derrière l'œuvre d'art. Dans le cache diapo, se trouve un masque en deux fenêtres. Une partie de la lumière était focalisée directement sur les bords bleu sombre ; tandis que l'autre éclairait la partie centrale de l'œuvre, transparente, en lumière indirecte réfléchie par un tunnel de carton gris coudé en S afin de compenser les forts écarts de densité.

La face avant de l'œuvre était éclairée par la lumière du jour, venant de la gauche, notamment pour que les inserts de pâte de verre non tranparents reçoivent suffisamment de lumière et que leur relief soit apparent.

             Pourquoi un éclairage par projecteur de diapositive ? Ce mode d'éclairage était dicté d'une part par les dimensions assez petites de l'œuvre et, d'autre part, par la possibilité de filtrer la lumière au moyen de gélatines mises dans des caches sous verre; en effet, l'éclairage étant mixte (lumière du jour et lampe halogène) il était nécessaire de filtrer la lumière du projecteur pour obtenir un rendu équilibré dans la partie transparente. En outre, l'objectif de 120 mm permet de focaliser de façon très précise le faisceau lumineux et il est posible de placer des masques de formes diverses dans les caches afin de bien délimiter le faisceau lumineux.

             L'ouverture: après de nombreux essais, l'ouverture de 2.8 a été choisie pour ne pas avoir trop de profondeur de champ, notamment pour que le support de la sculpture ne soit pas visible et pour que les effets de bord des faisceaux de lumière ne soient pas trop tranchés.

             L'image finale présentée ici résulte de traitements assez simples sous Photoshop de l'image originale ci-contre : inversion en négatif, puis application de calques de réglage teinte/saturation (jaune: teinte -40, saturation + 30, luminosité -20; bleu : saturation +40). Pourquoi ce traitement en négatif ? L'objet de la série étant de (tenter de) rendre les effets de matière et de lumière, et non de représenter l'œuvre de façon figurative, ce traitement a été appliqué à certaines images qui m'ont semblé s'y prêter le mieux pour bien faire ressortir la matière extraordinaire de cette pièce.