Secrets de photographes
Geoff Murray







Boîtier : Mamiya 7
Focale : 43mm
Ouverture : f/22
Temps de pose : Approximativement 12s
Film : Velvia
Filtre : UV
Pied : Manfrotto 190
Rotule ball : Manfrotto 168
Scanner : Agfa Duoscan T1200
Logiciel : Photoshop 6.01



             Cette image a été prise il y a 2 ans sur une île au Nord de chez moi en Tasmanie (Australie). L'île est appelée Flinders Island. Cette île était la très triste scène de la disparition de l'ethnie aborigène de Tasmanie. Les aborigènes et les colons blancs étaient perpétuellement en conflit et les aborigènes furent pourchassés pendant des années. Les 160 aborigènes restants ont été rassemblés et envoyés vers un campement appelé " Wybalenna " sur l'île Flanders " pour leur propre bien ". Ici, ils furent forcés d'accepter le Christianisme et d'abandonner leur culture originelle.

             Nostalgiques et exterminés par l' homme blanc et ses maladies, ils périrent peu à peu, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que 44, alors qu'ils étaient plus de 4000 auparavant. L'établissement a été considéré comme un échec pour préserver la tribu et ils furent transférés dans un autre lieu en Tasmanie, à Oyster Cove. En 1876 ils étaient tous partis.

             Wylabenna était alors un endroit mélancolique pour une photo. J'ai essayé de transmettre le sentiment de l'âme de ces gens qui furent forcés d'adorer un dieu qu'ils ne connaissaient pas, et de montrer le sentiment de tristesse qui imprègne cet endroit.

             La photo a été prise par un temps couvert avec un moyen format Mamiya 7 télémétrique. L'objectif que j'ai choisi était un grand angle de 43 mm pour essayer de montrer tout l'intérieur. Un filtre UV a été fixé sur l'objectif, une pratique que je conserve pour tous mes objectifs par mesure de protection. Le film que j'ai choisi est le Fuji Velvia, un film superbe, à grain fin très saturé qui est capable de montrer les nuances les plus fines d'une image.

             Le boîtier a été monté sur un trépied Manfrotto 190 avec une rotule ball Manfrotto 168. C'est un bon compromis entre la stabilité et la légèreté. Puisque j'avais besoin de la plus grande profondeur de champ possible, j'ai choisi l'ouverture minimale disponible avec le 43 mm, f/22.

             Du fait que le seul éclairage du sujet était la lumière qui entrait par la fenêtre, je savais qu'il y aurait quelques zones d'ombres bouchées et quelques hautes lumières brulées. J'ai donc mesuré la lumière dans les parties moyennes de l'image avec mon posemètre et laissé les ombres et les hautes lumières livrées à elles-mêmes. Je pense qu'ajouter un flash aurait pu enlever un peu de l'ambiance de l'image. La lumière très vive provenant de la fenêtre ajoute un équilibre aux ombres profondes de la pièce. Le sentiment de solitude et d'abandon est profond.

             Cette image a été scannée sur mon scanner Agfa Duoscan T1200, et seulement retouchée sous Photoshop 6.01 pour essayer de montrer une représentation réaliste de l'image comme elle est en transparence.